Hadopi Kundra

Pour faire court : Hadopi : je suis pour. Pas pour cette loi en particulier mais pour une loi qui permette à un nombre plus grand et plus varié d’artistes de vivre de leur travail. Celle-ci ne me semble pas plus bête qu’une autre.

Une discussion interessante sur le blog de Jacques Attali.

Le billet du patron = beaucoup de démagogie s’appuyant sur des assertions technologiques à côté de la plaque. Quand aux commentaires, c’est une caricature de la psyché française : défendre des positions au civisme et à l’éthique discutable sous couvert de la “défense de la liberté” et du “combat contre le grand méchant capital”.

Il y avait l’autre matin sur France culture le représentant des Audionautes, et face aux questions de Franck Riester ou d’Ali Baddou ses positions étaient d’une pathétique faiblesse.

Comme certains intervenants minoritaires de la discussion le rappelle, l’industrie culturelle ce sont aussi des producteurs et artistes indépendants qui sont aujourd’hui pris à la gorge parce que des millions de personnes téléchargent sans vergogne ou ont des téra-octets de films/musique téléchargés chez eux. J’ai des amis musiciens de 25 ans qui n’ont JAMAIS acheté de disques. De manière plus factuelle : téléchargement = mort du cinéma indépendant de Hong-Kongais ou d’Afrique. Mais pour la génération hyper-technologique : il n’y a aucune raison de dépenser de l’argent pour la culture.

Un point remarquable dans la discussion : on y tourne (ainsi que sur le blog caricatural) en dérision la seule prise de position d’une des personnes directement impliquées par cette loi : un artiste indépendant (Timo). Je serais curieux de savoir quelle serait la réaction des chercheurs si on se moquait aussi ouvertement de leur position contre la loi Pécresse. “Poujadisme ! Nazisme ! Fascisme ! etcisme …”

J’entendais ce matin le portrait du jour de Marc Kravetz sur France Culture : Vivek Kundra, nommé par Obama comme responsable des systèmes d’information du gouvernement. Son objectif : transformer l’administration américaine pour la rendre plus accessible, plus transparente et plus efficace à l’aide des media sociaux offerts par le Web 2.0.

Dans un sourire je me suis demandé si les vaillants pourfendeurs de la loi Hadopi partageraient ce même élan envers les nouvelles technologies et l’évolution de la société qu’ils affichent si crânement, si Sarkozy mettait en oeuvre une telle évolution de notre administration.

En fait j’ai beaucoup ri.

22 Comments

  1. Si vous étiez vraiment favorable à une loi protégeant les artistes, vous seriez opposé(e) à Hadopi, puisque ce dispositif est d’ores et déjà obsolète : la mode du grand public internaute n’est déjà plus au stockage des films et musiques pirates via le P2P mais à leur lecture en direct sur des sites hors hexagone (et bien souvent hors Europe), pour lesquels un simple proxy rend le traçage par IP inefficace. Ainsi, sur Deezer, deux clics suffisent à enregistrer les morceaux. Sur Megaupload, toutes les nouveautés cinématographiques sont disponibles, bien souvent avant même la sortie en salle.

    Bref : Hadopi n’est pas encore promulguée qu’elle est déjà à ranger parmi les antiquités. Ce qui ne l’empêchera pas de coûter 70 millions d’euros par an à l’Etat, mais les caisses sont si pleines que l’on peut bien se permettre de jeter l’argent du contribuable par les fenêtres.

    La question est donc : pourquoi diable soutenir une loi qui ne fonctionnera pas ?

  2. En une phrase : un peu à l’image de l’ISF, cette législation n’est pas là pour rapporter de l’argent mais pour développer un esprit civique et citoyen à toute une génération persuadée que la culture est un “droit” gratuit.

    Les positions démagogiques consistant à placer cette loi comme une lutte droite-gauche ou comme une défense “de la liberté des internautes” sont de la pure malhonnêteté intellectuelle.

    Vos arguments technologiques libertaires relèvent du libéralisme et de l’individualisme le plus forcené, je refuse de m’y résigner. Je crois au contraire que comme pour les autres secteurs d’activités, il faut légiférer et trouver des solutions pour protéger et soutenir cette industrie.

    Je pense comme Polo (http://www.liberation.fr/medias/0101560610-anti-hadopi-la-posture-du-mepris) ou Bertrand Burgalat (http://eco.rue89.com/2009/03/13/bertrand-burgalat-pourquoi-je-soutiens-la-loi-hadopi) que cette législation peut aider les artistes indépendants et différents.

  3. Une loi dont personne n’a peur (puisque le contrevenant ne peut être pris) ne développe pas l’esprit civique. Au contraire, elle développe le mépris pour un Etat impuissant. Les soutiens d’Hadopi, en souhaitant financer une loi inefficace, vont contribuer à saper l’autorité régalienne, dont tous les gamins vont se gausser en téléchargeant le dernier album à la mode. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir le torrent de boue déversé quotidiennement sur Mme Albanel, Ministre de la République.

    De grâce, prenons un peu de hauteur de vue : l’industrie culturelle est confrontée au plus grand saut technologique depuis l’imprimerie : ne nous ridiculisons pas comme les moines copistes du XVe siècle qui hurlaient (déjà …) au piratage contre les disciples de Gutemberg.

    Au contraire, payer chaque mois une licence globale assortie à son abonnement Internet fournirait une manne pour les créateurs, légaliserait ce qui, de fait, ne peut être interdit, et réconcilierait les internautes et les artistes. Quant aux malheureux Vivendi et consors, ils ont à la fois les finances et le savoir-faire pour se reconvertir.

  4. Voilà qui est remarquable, une argumentation authentiquement libérale : “ne légiférons pas, la société a changé nous n’y pouvons rien”. Prônée par (je ne parle pas de vous, je ne sais pas et je m’en fiche mais en général) les anti-hadopi, une population férocement ancrée à gauche.

    Soit : que tout le monde paye en fonction de ce qu’il consomme avec une tarification internet alignée sur le débit consommé et une répartition subséquente aux industries culturelles. Ca me convient tout à fait – c’est juste et équitable.

    Il est bien entendu hors de question que ceux qui comme moi ne téléchargent pas et achètent des disques, payent une taxe pour ceux qui téléchargent de manière compulsive, diluant complètement le sens des oeuvres récupérées.

    Merci de m’épargner le refrain débile “Robin des bois internautes libres Vs le méchant Pascal Nègre”, je ne parle pas de ça ici. Pour le lobbying Quadrature du net ou les autres demeurés d’Audionautes, vous pouvez passer votre chemin.

  5. Encore une fois, le noeud de cette question est mis à jour par Monique Dagnaud sur Telos :

    La conviction libertaire des internautes relaie subtilement l’esprit libéral des fournisseurs d’accès et des hébergeurs : elle permet d’exercer une pression économique sur la chaîne des intervenants dans les contenus, et de présenter l’exposition dans la toile comme une chance pour les auteurs et les artistes. (…)

    Le Web est un espace d’investissement affectif pour les nouvelles générations. Attaquer la gratuité des consommations culturelles sur le Net, c’est bousculer des utopies portées par une large fraction de la jeunesse, une jeunesse à laquelle la société adulte offre déjà peu d’idéaux et peu de place. Les hésitations des parlementaires sont éloquentes : les sirènes de l’exception culturelle valent-elles le coup de se faire maudire par les jeunes ? Si la loi est un jour adoptée, on voit mal les pouvoirs publics s’engager fermement dans la traque des internautes (environ la moitié des moins de 35 ans pirate musique ou films).

  6. “”Il est bien entendu hors de question que ceux qui comme moi ne téléchargent pas et achètent des disques, payent une taxe pour ceux qui téléchargent de manière compulsive, diluant complètement le sens des oeuvres récupérées. “”

    tu/on paye(s) tous au nom de la copie privée sur cd dvd disque dur (clé usb disque dur, cd, dvd) bref support numérique : quel que soit l’usage photos perso archivage boulot, maquette de zik : dèjà de ce côté là il est hors de question que tu payes pas, même si t’es pas concerné.

    pour info et ne pas faire avancer le débat :
    impossible de télécharger du Polo illégallement sur le net : aucune disponibilité sur les différents serveurs.
    Pour Polo le problème des droits d’auteurs doit surement venir d’ailleurs

  7. Bien sûr que je paye cette taxe lorsque j’achète des supports de stockage, c’est normal : je paye en fonction de la quantité de stockage que j’achète.

    Donc pareil pour l’abonnement internet : je paye en fonction de la bande passante que je consomme. Sinon c’est une taxe injuste.

    Pour Polo, ce n’est pas très fair play de décrédibiliser son discours sous le prétexte que c’est un artiste oublié. Ce qu’il dit (et en ce point il est rejoint par Burgalat, autre artiste peu téléchargé) c’est que le discours des internautes est très caricatural et réducteur, réduisant Hadopi à du lobbying d’Universal, une loi de droite contre la gauche libre.

    L’article de Monique Dagnaud (lien dans le commentaire ci dessus) sur Telos vise particulièrement bien les différentes contradictions des 2 parties.

  8. “Bien sûr que je paye cette taxe lorsque j’achète des supports de stockage, c’est normal : je paye en fonction de la quantité de stockage que j’achète.”

    ok. Explique moi pourquoi on reverse des sous à la sacem au titre de droit d’auteur si je ne mets pas de musique sur ce suport de stockage.

    c’est un peu comme si je donnais un morceau de pain à Polo à chaque fois que j’achète une baguette.

    Pour Polo, un gars sympa au demeurant, ok je suis pas fairplay mais c’est la vérité, pour son discours ça change rien à la crédibilité, ça rajoute du charme à la lecture de son billet, c’est tout.

    Interview d’un artiste également pas trop présent sur les réseaux légaux du téléchargement illégal,laurent petitgirard, accesoirement président de la sacem , ça parle téléchargement à la fin
    http://www.resmusica.com/article_6612_entretien_compositeur_laurent_petitgirard.html

  9. Raooulito, je ne t’ai même pas souhaité la bienvenue (à De Gaulle non plus – je manque à tous mes devoirs).

    En se moquant du manque de renommée de Polo tu essayes de noyer le poisson et tu ne réponds pas à cette proposition du billet de Polo : les anti-hadopi sont caricaturaux, parlent d’une industrie à l’économie fragile qu’ils connaissent souvent mal et sont démagogues dans leur démarche.

    La démagogie que raille Polo s’inscrit sur plusieurs axes :

    1) Nous les jeunes téléchargeurs sommes tous les robin des bois de l’ère numérique contre les méchants capitalistes alliés au système repressif de l’état

    2) nous sommes tous des artistes et si les privilégiés de l’industrie culturelle perdent leurs avantages et bien tant pis pour eux

    Je partage tout à fait son point de vue et cette démagogie me hérisse. Télécharger des oeuvres (musiques, films, jeux vidéos) me semble moralement douteux.

    Personnellement je n’achète pas de support de stockage parce que je ne stocke pas. Maintenant, les gens qui achètent des DVD RW ou des disques externes de plusieurs centaines de GO, je pense que ce n’est pas QUE pour stocker leur CV, leur comptabilité ou les photos de leurs enfants. Donc ca me semble juste. Et un peu plus lié à l’économie culturelle que la boulangerie – à moins que ton boulanger dissimule des MP3s dans ses baguettes.

    Ma conviction intime sur ce sujet est énoncée par M. Dagnaud : La conviction libertaire des internautes relaie subtilement l’esprit libéral des fournisseurs d’accès et des hébergeurs. Je rajouterai : au détriment des professionnels de l’industrie culturelle.

    Et comme pour tous les travers du libéralisme il me semble important de légiférer.

  10. Recentrons nous.

    On laisse tomber Polo, la démagogie, les avis des uns et des autres,ce n’est pas le sens de mon intervention initiale de savoir qui de Polo, Attali et Dagnaud a le meilleur argumentaire.

    maintenant je comprends mieux ta position quand tu dis:

    “”Personnellement je n’achète pas de support de stockage parce que je ne stocke pas. “”

    ok : tu n’es pas concerné.

    “Maintenant, les gens qui achètent des DVD RW ou des disques externes de plusieurs centaines de GO, je pense que ce n’est pas QUE pour stocker leur CV, leur comptabilité ou les photos de leurs enfants.””

    oui : entièrement d’accord avec toi, mais même ceux qui ne sont pas concernés par la copie et le piratage sont des payeurs en puissance.
    je rajoute qu’instaurer une taxe qu’on reverse à la sacem c’est induire implicitement une forme de droit au piratage.

    “”Donc ca me semble juste””
    je ne suis pas à ta place, ayant des disques dur avec uniquement des photos et vidéos persos et achetant souvent des dvd pour faire des montages vidéos avec de la musique libre de droit, (même pas je me moque c’est vrai) ça me fait simplement sourire de payer pour “rien”, vu que pour mes disques durs et cd avec de la zik j’ai implicitement le droit vu que je paye “pour”.

    “Et un peu plus lié à l’économie culturelle que la boulangerie – à moins que ton boulanger dissimule des MP3s dans ses baguettes.”

    On aura ici tous compris notre humour respectif et commun à la fois.
    C’était avant tout pour montrer que je paye tout le temps pour la sacem, peut importe l’utilisation que je fais du support, la baguette étant là pour marquer les esprits.

    En fait à l’évidence tu es pour la licence globale: une taxe liée à l’économie culturelle numérique,
    inégale suivant l’utilisation qu’on fait de sa connexion internet, tout comme pour les supports de stockage , sauf que là tu te sens un peu plus concerné.

  11. Raoulito, c’est sympa de ta part et de celle de De Gaulle de dire que je suis pour la license globable mais non, je suis foncièrement contre. Je récapitule :

    1) Je pense que le discours anti-hadopi est profondément démagogique à l’endroit de la la jeune génération qui télécharge comme une brute et pour qui les biens culturels sont un droit gratuit.

    2) Au delà de ça je trouve qu’il y a une profonde incohérence idéologique dans la position de gauche libertaire anti-hadopi d’une part et anti-libérale de l’autre. Selon moi la propension à télécharger sans vergogne et accumuler des richesses électroniques dans le plus profond mépris des artistes produisant cette richesse culturelle est une authentique dérive libérale. Contre laquelle il est nécessaire de légiférer pour garantir une pérennité aux artistes professionnels et ainsi une diversité et une qualité culturelle.

    3) Je pense qu’il n’y a pas que Pascal Negre qui soit pour Hadopi. Des artistes indépendants impliqués dans la création alternative, tels Bertrand Burgalat le sont. Et je suis plutôt en ligne avec son discours même si je n’aime pas du tout son dernier album. Là encore, le discours anti-hadopi est malhonnête en faisant croire qu’il ne s’agit que d’une loi bénéficiant au grand méchant capital, comme l’illustre le billet de Polo.

    4) Il me semble normal que les périphériques de stockage de données soient taxés et qu’une part de cette taxe soit reversée à l’industrie culturelle. Certaines personnes achètent ce type de périphériques pour des utilisations autres que le stockage d’oevres téléchargées mais soyons franc il s’agit de l’exception.

    5) Exactement comme pour les périphériques de stockage je suis d’accord avec une license globale si celle ci est indexée sur le volume de bande passante utilisée. Plus on télécharge et plus on paye une taxe élevée. En revanche je suis contre une license forfaitaire : la même pour tout le monde. Une analogie : je fais attention à l’eau au gaz ou àl’electricité que je consomme et j’ai pas envie de payer pour la consommation des voisins.

    voili voilà.

  12. hello
    bon histoire de faire le mariole, je dirai que c’est ton avis et que les avis c’est comme les trous du cul : tout le monde en a un, et je respecte profondément le tien ; d’avis bien évidemment.

    maintenant je te donne le mien sans prendre celui des autres, je sais c’est pas bien.

    En fait vu le nombre d’alternative possible pour contourner “cette” loi
    * Share
    * Mute
    * Freenet
    * Waste
    * ANts
    * Nodezilla
    * GNUnet
    * OFFSystem
    * Rshare
    * Oneswarm
    stoooooooooooooooooop, y’en a trop
    la répression par la pose d’un mouchard sert à rassurer tout le monde et à essayer de faire peur, pour moi c’est ridicule comme solution.

    Si la loi passe je te parie ma chemise en coton équitable qui sent pas bon quand on transpire dedans, qu’à part se faire fliquer par consentement forcé par l’état dès qu’on surfe, cela donnera que le téléchargement illégal “visible” sera quasi inexistant et l’industrie du disque se plaindra encore plus et les artistes ne diront rien ils seront tous au tapis, pendant que des millions de fichiers seront échangés sur des réseaux d’amis cryptés.

    Pour les disques durs mon téléphone sans musique, ni films 32Go, mon appareil photos également 32go avec encore moins de films et de zique, le disque dur de ta freebox avec rien dessus, les frigos du futur , autre exemple les joueurs ; faire une installation de jeu sur un pc prend en moyenne de nos jours au moins dix gigas, voir beaucoup plus,
    pour moi , l’usage d’un disque dur est loin d’être uniquement liés au stockage de fichiers récupérés sur le net.

    Comparer un abonnement edf/gdf à de la licence globale est fort judicieux te ta part, en évoquant avec une étonnante finesse intellectuelle cet argument imparable de pragmatisme libéral : que tu payes que pour ce que tu consommes.

    Je te rappelle pour ton information, que la licence globale n’a aucun caractère obligatoire, il s’agit d’une option sur l’abonnement internet permettant de télécharger légalement. Libre à toi de ne pas la souscrire.

    Pour moi, plus que la répression et la peur du gendarme, l’éducation au droit et à la culture numérique serait peut_être plus approprié pour faire comprendre la problématique de la rémunération du travail des artistes sur le net aux internautes.

    Bon ben t’es pour la licence globale en fait !

  13. Oui on a chacun un avis ainsi qu’un certain nombre d’organes. C’est intéressant mais ce qui me semble plus intéressant est de savoir ce qui motive notre avis. Est-ce un parti-pris intéressé, corporatiste (i.e je suis téléchargeur et je défends mon droit à télécharger tout et gratuitement / je suis un artiste et je défends mes royalties) ou est-ce un avis motivé par un sentiment plus général d’équité.

    Mon sentiment est que ton avis appartient à la première catégorie et le mien à la seconde. Parce que j’ai l’intime conviction que l’art est ce qui rend la vie belle et supportable et que les artistes qui prennent le risque de consacrer leur vie à cela méritent leur royalties. Ce que rappellait le boss de Naïve : la justification morale de l’enrichissement c’est le risque.

    Je rejoins donc les les artistes qui relèvent l’incohérence socialiste sur ce sujet.

    On peut évidemment faire son cador et trouver une ribambelle de contournements techniques à cette loi. Comme on peut trouver une ribambelle de contournements aux diverses lois fiscales : ce n’est pas cela qui rend la loi juste ou injuste, pertinente ou non pertinente. Dans les deux cas on notera qu’il s’agit de techniques qui sont à l’étranger et qui permettent l’anonymat.

    Pour ce qui est de développer l’esprit civique des internautes on peut aussi développer l’esprit civique des patrons de Hedge Funds : les vannes ont été ouvertes tu as qu’à croire qu’ils vont volontairement les fermer.

    Pour ce qui est de la re-création d’oeuvres à partir d’autres oeuvres, ce dont tu parles lorsque tu parles d’occupation de périphériques de données, là je suis d’accord avec toi et on devrait disposer d’une législation suffisamment souple pour ce genre de choses : ce dont parle Larry Lessig.

  14. plutot que continuer à démonter nos arguments à la con ‘impots edgefound gauche droit capital marchandise liberté, qu’on peut se renvoyer chacun à sa sauce et qui de plus n’ont rien, mais vraiment rien à voir avec cette loi qui veut tuer l’échange entre individus, je te file ce lien qui à défaut de te faire changer d’avis , faut pas rêver, apportera une approche diférente à cette loi que tu défends avec grande véhémence. T’inquiètes, même si elle passe, pour fêter ça, je te ferai deux trois commpiles sympa totalement issues de l’échange sur des réseaux illégaux
    tu verras au passage, en croisant les déclarations certains , que des pro hadopi ‘Patrick Zelnick,pascal nègre, reculent un poil et commence à réflechir autrement.
    http://www.slate.fr/story/4411/hadopi-attali-internet-parlement-gouvernement-dix-propositions

  15. Pour être tout à fait exact, je ne suis pas pro-Hadopi. Je ne défends pas cette loi en particulier (ce que je dis dans le poste). Etant particulièrement légaliste et très circonspect quant à l’esprit civique de mes concitoyens, je m’y résigne. Je suis plutôt violemment anti-anti-hadopi.

    La démagogie, la condescendance morale, le détournement des nouvelles technos tout en se drapant dans la robe du rebelle inféodé au diktat Sarkozien tout cela pour soutenir une activité à l’éthique douteuse me hérisse au plus haut point.

    1) La démagogie : caresser dans le sens du poil des gens à l’éthique douteuse (les téléchargeurs donc) pour qui la culture est devenu grâce aux technologies, un droit gratuit me semble discutable.
    Démagogie à laquelle participe Attali (le sujet du billet). Sur son point No3 de l’article de slate que tu indiques (sur les gens qui telechargent sont ceux qui achetent le plus) j’aimerais bien savoir sur quelle étude il s’appuie pour avancer cela. Quels sont les chercheurs / sociologues qui l’ont commandée, quels sont les chiffres qu’ils ont obtenus, quelle est leur analyse par tranche d’âge et catégorie socio-professionnelle. Pour la catégorie que je connais très bien (les informaticiens) et qui est directement impliquée par cette loi, je reste très, très, très sceptique. Et lorsque je parle avec ma fille au sujet des ses copains/copines d’école, je le suis encore d’avantage.

    Sur le meme theme meme Larry Lessig stigmatise le telechargement illegal.

    2) la condescendance morale : le déterminisme binaire des anti-hadopis est aussi particulièrement détestable. Et vas-y pour les grandes assertions ontologiques à 2 balles :
    – “nous sommes contre le vilain marché, pour le partage des richesses et donc nous sommes le bien”
    – “vous êtes pour cette loi c’est donc que vous êtes 1) de droite (donc un salaud) 2) vieux et largué technologiquement”. A ce titre l’article de Numérama sur la lettre de Piccoli et consors est particulièrement éclairant sans parler des blogs haineux (gauche caviar etc … ) que cette lettre a suscité. Cette stigmatisation caricaturale dessert complètement un discours par ailleurs intéressant.

    3) Le détournement des nouvelles technos : J’aimerais bien voir si cet engouement pour les nouvelles technologies, cette résignation à leur inéluctable influence sur la société serait partagé par les anti-hadopis, si elles étaient employées à rendre plus rapides, efficaces et transparents les services publics comme souhaite le faire Obama avec la nomination de Vivek Kundra, autre sujet du billet.

  16. t’es pas pour,mais t’es pas contre.
    désolé mec; on est pour ou contre.

    tu t’insurges en disant que untel est trop naze, que les idées de certains sont démagogiques, les prises de positions ceci, les avis des autres cela.
    Bien que ça fasse un brin donneur de leçon, il est vrai que parfois tu n’as pas tort, mais quelle violence contre eux dans tes mots.

    plus simplement

    moi je suis pour une réglementation, mais contre celle_ci
    et toi ?
    oui , non ?
    Quelle est précisément ta réponse?

    Toi qui te demandes d’ou sort l’étude d’attali , demandes toi aussi d’où vient celle d’hadopi.

    Au fait je te rassure, il ya plein de gens de droite qui sont aussi contre hadopi.

    A lire ta dernière remarque y’a que les fonctionnaires de gauches (j’ai peut être fait un pléonasme?)qui sont contre hadopi : c’est ça ,ou j’ai pas bien compris le sens de ta phrase. si oui: t’as des chiffres ?
    (quel taquin je fais)

    hadopi votée cet aprèm (bon c’est pas encore vraiment fini),mais je pense qu’on on va pouvoir arrêter de se répandre, pendant que la vie du piratage continue tranquillement.

    http://www.zataz.com/news/19004/telechargement–Ce-qui-est-legal–ill%C3%A9gal.html

    on verra bien si les artistes en sortent en vivant mieux , moi je penses que non.

    si ça se déroule bien c’est pour 2011 la mise en application concrète, donc on en reparle dans 4 ans.

  17. ma réponse : “Pour faire court : Hadopi : je suis pour. Pas pour cette loi en particulier mais pour une loi qui permette à un nombre plus grand et plus varié d’artistes de vivre de leur travail. Celle-ci ne me semble pas plus bête qu’une autre.” Je rajouterais surtout : “qui responsabilise aussi une génération pour qui la culture est un droit gratuit.

    il y a plein de gens de tous bords anti-hadopi. en particulier 1) ceux qui téléchargent et 2) ceux qui caressent les premiers dans le sens du poil pour éviter de se les mettre à dos (les députés UMP absent lors du premier vote), alors que selon moi il s’agit d’une pratique à l’éthique discutable.

    ce qui me gêne dans la position de la gauche : l’incohérence. Internet passe ainsi d’un seul coup d’une diabolisation grotesque (l’avant garde de la machine infernale libérale) à une angélisation tout aussi grotesque : l’appareil qui va sauvegarder la liberté des peuples. D’autant que jusqu’là celle ci n’a jamais développé en propre une réflexion sur les nouvelles technologies de l’information, comme le rappelle le bouquin de Grunberg. La condescendance morale me gêne aussi beaucoup mais cette propension à donner des grandes leçons de morale à la face du monde avant de battre à mort notre copine sous l’effet de l’alcool, cela fait partie de nos gênes.

    La violence de mes mots ? Tu as lu les débats contre les pro hadopis ???? je te laisse googler “gauche caviar greco arditi piccoli”.

    Si la license globale est la solution et que l’on paye en fonction du débit téléchargé, je n’ai rien contre (rires)

  18. pour illustrer cette inconhérence de la gauche, un entretien avec Richard Falkvinge (fondateur du parti pirate suédois) sur fluctuat :

    Bien que l’offre légale soit encore très pauvre, des internautes téléchargent légalement, et d’intéressants modèles indépendants voient le jour. Penses-tu que l’industrie va finir par s’adapter ?

    Je me moque de savoir si une industrie va s’adapter ou pas. S’ils n’ont pas de business model viable, ils méritent de mourir. Des tas de business vont et viennent au fil du temps. Quand les tisserands ont jeté leurs sabots dans la Spinning Jenny (un métier à tisser mécanique inventé en 1764, ndlr) parce qu’elle rendait leur savoir-faire obsolète, que se serait-il passé si les pouvoirs publics avaient pris le parti des travailleurs ? La révolution industrielle n’aurait pas eu lieu.
    Il n’est pas du ressort des politiciens d’empêcher les industries qui n’apportent pas de valeur ajoutée sur le marché de faire faillite. Je ne crois pas en une économie planifiée.”

  19. bon
    ta réponse n’est pas une réponse, c’est donc toujours l’entame de ton billet, ok
    elle est pas plus bête qu’une autre

    Donc tout est pareil pour toi, ok.
    Pas de prise de position franche, tu restes en retrait, observes et analyses les propos et donnes ton avis sur ce que tu en penses, en citant l’avis de ceux qui te paraissent être judicieux, sans te placer pour ou contre.

    moi je te dis que oui, elle est bête car les artistes ne sont pas mieux protégés, et n’auront pas plus de revenus, et que la création artistique ne gagne rien.

    moi aussi je te laisse googler de ton côté
    au hasard “hadopi + maxime le forestier + pétain”

    et au passage je te donne des infos sur l’avis de My Diet Pill sur hadopi
    http://www.ecrans.fr/La-loi-HADOPI-nuit-a-la-creation,7140.html

    Pour ce qui est de l’incohérence des gens de gauche, ici l’incohérence du député UMP Jean-Pierre Gorges, élu de la 1ère circonscription d’Eure-et-Loire, qui a livré un véritable plaidoyer contre la loi Hadopi… après l’avoir votée !

    Est _il le seul ?

    Pour infos cette année j’en suis à 8 vinyls/cd achetés à des groupes que j’ai vu en concert et 6 cd payés la plupart en direct sur le sites des artistes/labels majoritairement non majorisés et plus trois téléchargés et en utilisant la mule,bien évidemment que j’ai payé.

    Donc moi aussi je ne crois pas à une économie planifiée par les grosses maisons de disques et soutenue par les politiciens.

    “Si la license globale est la solution et que l’on paye en fonction du débit téléchargé, je n’ai rien contre (rires)”

    Tu ris certes, mais je crois que ce qui t’amuses le plus dans cette histoire, au delà de l’intêret de défendre le droit d’auteur,comme t’es ni pour cette loi et totalement ouvert à une autre, c’est de faire la mariole en démontant systématiquement les propos qui t’insupportent de la gauche.fr

    tu peux répondre, moi j’arrêterai là ce ping-pong, j’ai bien compris ta position du chic type de centre gauche, on en reparle sur ce thread dans 4 ans.
    la bise

  20. “mais je crois que ce qui t’amuses le plus dans cette histoire, au delà de l’intérêt de défendre le droit d’auteur,comme t’es ni pour cette loi et totalement ouvert à une autre, c’est de faire la mariole en démontant systématiquement les propos qui t’insupportent de la gauche.fr” : exactement, c’est le premier point.

    Le second point : les artistes ne seront probablement pas protégés mais les gens qui téléchargent seront responsabilisés. il me semble primordial dans un soucis pédagogique de faire comprendre que la culture n’est pas un droit gratuit.

    Je connais bien les gros téléchargeurs, ou plutôt son avant garde : les hackers. Je travaille dans l’informatique et j’en ai cotoyé un grand nombre dans des pays différents. (A ce sujet je ne te visais pas toi, tu n’as pas besoin de te justifier).

    Ce sont des gens souvent très brillants qui maitrisent parfaitement les nouvelles technologies. Leur contribution à l’émergence naturelle du logiciel libre est un exemple formidable de collaboration universelle pour un bien commun. Une quasi utopie réalisée avec un succès exemplaire en un temps prodigieux.

    Leur anticipation du monde qui vient est fulgurante. Ce qui peut être dangereux. J’ai de sérieux doute sur leur capacité à prendre du recul sur toutes les conséquences morales et sociétales de certaines de leurs applications des technologies : le téléchargement en est une. L’échange de musique/films présente ainsi une différence fondamentale avec le logiciel libre (qui est leur manière de fonctionner) : l’auteur n’est pas nécessairement d’accord pour que son oeuvre soit échangée/partagée.

    Et s’ils font preuve d’une grande solidarité entre eux (logiciel libre etc …) que les productions cinématographiques ou musicales indépendantes de hong kong, d’afrique ou de France disparaissent en raison de ces avancées technologiques, cela n’est pas leur problème : l’approche est fondamentalement darwiniste : il mettent à disposition (gratuitement : respect) du monde des outils et technologies (dans une course excitante à la prouesse technologique) et le plus apte survit.

    Dans chacune des entreprises où j’ai travaillé ces 10 dernières années il y a des serveurs sur lesquels sont partagés des centaines de films (dont une proportion non négligeable de films pas encore sortis en salle) ou séries (dont quelques unes pas encore diffusés en France). Et bien entendus des milliers de mp3 (dont des albums avant leur sortie officielle).

    Et je ne parle même pas des jeux vidéos dont le hacking (crakage, téléchargement) est élevé au rang de trophée (Wii, DS etc ….).

    Dans cette nouvelle culture, l’achat d’artefact culturel est globalement identifié à une défaite. Culture qui se propage dans la génération hyper-technologique. Ainsi ma fille au collège passe pour une demeurée parce qu’elle achète de la musique (CD ou iTune).

    Indépendamment de l’aspect financier et économique il y a aussi une désacralisation de l’oeuvre qui est en marche, une dilution de son intérêt, de son sens et au final de sa valeur dans la relation intime que l’on peut entretenir avec.

    L’entretien de Falkvinge sur Fluctuat donne une bonne indication de cette culture libertaire que je ne partage pas. Et je ne comprends pas que la gauche puisse la défendre. Je ne m’occupe pas de ce que pense la droite, ce n’est pas mon camp.

    Pour conclure : une loi donnant encadrant le pouvoir infini et ontologiquement darwiniste des nouvelles technologies me semble sur le plan moral une bonne chose.

Leave a comment